On peut décider de ne noter les productions des élèves qu’à partir du moment où l’essentiel dans la compétence évaluée est acquis.
Tant que ce niveau minimum n’est pas atteint, l’élève s’entraîne ou retravaille sa production pour l’améliorer.
Il est donc indispensable qu’il adhère à cette méthode d’évaluation et qu’il accepte de retravailler et d’améliorer son travail
L’évaluation devient formative.
Quand le niveau minimum exigible est atteint, le travail de l’élève peut alors être noté. (chiffré)
Si on est logique, on ne note qu’à partir du moment où l’élève ne se sentira pas dévalorisé par cette notation, ce qui correspond,
d’après notre expérience, à 10/20
Il est en effet peu logique dans l’esprit des élèves d’attribuer conjointement une acquisition de compétence et une note en dessous de la
moyenne, qui laissera toujours une empreinte de déception, surtout s’il y a eu un travail fourni.
C’est en fait le niveau minimum exigible qu’il faut monter ou descendre selon les publics, et qu’il faut mettre à 10/20.
Et là, le socle prendra tout son sens, quel que soit l’endroit et le public auquel on le confronte.
Avec cette méthode, les notes en dessous de la moyenne disparaissent donc, non par laxisme, mais grâce au courage des élèves que
l’on aura guidés dans cette amélioration.
Cela remet au travail les élèves en difficulté mais volontaires, les repositionne dans une position d’apprenant et de réussite
Il est de notre responsabilité d’enseignants et d’évaluateurs de ne pas accepter les mauvaises notes comme une fatalité à laquelle on se résigne
C’est un combat contre « les mauvaises notes », contre la démobilisation qui conduit une grande partie de nos élèves à l’échec scolaire.
Attention que l’échelle des valeurs ne se décale pas et que le 15 ne devienne la moyenne dans la tête des parents
Il faut aussi faire accepter à l’ensemble des acteurs du système scolaire (enseignants, élèves, parents) qu’une évaluation peut être
personnalisée et qu’un élève en difficulté n’a pas forcément à être évalué sur les mêmes critères qu’un élève qui maitrise facilement les
ressources qu’on lui enseigne.
Un élève en difficulté scolaire peut être évalué d’après son projet d’orientation, le diagnostic posé en début d’année.
C’est toute cette réflexion que l’évaluation par compétence a fait entrer dans le système scolaire et qui se répercute jusqu’à l’attribution
des notes.
Céline Walkowiak et Francis Blanquart